Liège-Décroissance
Liège-Décroissance
L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial, et ce, pour la quatrième année consécutive. Cette hausse des températures, atteignant 2,2 °C au-dessus des niveaux préindustriels dans 111 pays, représentant près de la moitié de la population mondiale, a amplifié tant les sécheresses que les inondations. Avec des conséquences dramatiques, comme l’ont rappelé les inondations dévastatrices d’octobre dernier à Valence, en Espagne, où plus de 500 mm de pluie sont tombés en seulement huit heures. C’est le principal enseignement du rapport Global Water Monitor, publié le 6 janvier.
Plus de 8 700 morts et 40 millions de déplacés ont été à déplorer au cours de l’année, tandis que les pertes économiques mondiales liées à ces sinistres dépassent les 550 milliards de dollars. Les records de précipitations ont augmenté de 27 %, tandis que ceux de sécheresse ont bondi de 38 %.
Dans un article publié dans The Conversation, Albert van Dijk, auteur de l’étude, insiste : « L’eau, ressource essentielle, est au cœur des menaces climatiques majeures. » Pour lui, la réduction urgente des émissions de gaz à effet de serre et l’élaboration de stratégies d’adaptation sont désormais des priorités pour limiter les ravages des catastrophes liées à l’eau.
Source : Reporterre, le 6 janvier 2025.
Fin du monde et petits fours. Les ultra-riches face à la crise climatique.
Édouard Morena. La Découverte, 2023.
Fin du monde et petits fours du sociologue Edouard Morena propose une description lucide et incisive, parfois drôle et globalement désespérante de la « jet set climatique ». On apprend comment un petit groupe de milliardaires philanthropes a investi la question du réchauffement pour en tirer des profits symboliques — se poser en sauveurs de la planète — mais aussi matériels, via les forêts et la compensation carbone. On y découvre aussi le rôle clé de certains experts et leaders d’opinion : en échange de quelques gratifications—diriger tel ou tel institut bien doté— ils expliquent à qui veut l’entendre que le marché, soumis aux bonnes incitations économiques, est tout à fait capable de faire advenir un capitalisme décarboné grâce aux « innovations vertes » et tout cela en trois ou quatre décennies seulement. L’enrichissement extravagant de certains n’est donc pas incompatible avec la préservation de la planète, bien au contraire. Morena analyse le discours climatique des très riches comme émanant d’une classe consciente d’elle-même, défendant ses intérêts de long terme et son image, cherchant à apparaître comme étant du bon côté de l’histoire. Cela prêterait à rire si cet assemblage de milliardaires et d’experts, de politiciens et de bureaucrates internationaux n’avait pas défini, en même temps que sa bonne conscience écologique, le cadre dominant de la discussion climatique[…]
Lire la suite :
- Sur le site Terrestres.
- Au format PDF (2 pages).
La conclusion du livre d’Édouard Morena.
Le diaporama (PDF) : 1re partie et 2e partie.
En revisitant des controverses telles que l’affaire Galilée, l’effet du plomb, du tabac et du plastique sur la santé, etc., on s’aperçoit que le climatoscepticisme fait partie d’un processus de dénégation récurrent dans l’histoire et qui se manifeste dès qu’une découverte scientifique contredit des récits dominants ou entrave des intérêts établis. Ainsi, l’héliocentrisme proposé bien avant Galilée par Copernic ne fut censuré qu’à partir du moment où il fut corroboré par l’observation parce que ceci ébranlait le dogme géocentrique de l’Église catholique sur lequel reposait l’ordre social de l’époque. Parallèlement, l’effet de serre et le réchauffement global du climat par les émissions anthropiques de CO2 furent déjà mis en avant au tournant du 20e siècle par le physicien-chimiste suédois Svante Arrhenius sans que cela ne suscite aucune contestation. À l’époque, l’état des sciences et de la technologie ne permettait pas encore de valider cette conjecture. Un réchauffement planétaire était même jugé souhaitable afin de pouvoir peupler et exploiter les régions du Grand Nord. On estimait aussi naïvement qu’un taux de CO2 plus élevé dans l’atmosphère mènerait nécessairement à des récoltes plus abondantes. Près d’un siècle plus tard, le réchauffement anthropique est confirmé, mais le progrès des connaissances révèle cette fois des conséquences potentiellement calamiteuses qui remettent fondamentalement en cause notre modèle de civilisation et ses mythes. Depuis ce constat, la résistance visant à discréditer par le doute les résultats scientifiques ou à les ignorer n’a jamais été aussi tenace, ceci alors qu’un consensus scientifique n’a jamais été aussi large dans l’histoire. Le doute négateur instillé dans les esprits par les climatosceptiques se situe aux antipodes même du doute épistémologique, qui lui est à la base de la méthode scientifique, et donc source de connaissance et de progrès.
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Pascal Mailier est l’un des 3455 scientifiques belges qui fin janvier 2019 ont adressé une lettre ouverte aux politiques pour appuyer les diverses mobilisations citoyennes en faveur du climat. Docteur en sciences, il a une expérience de plus de plus de 30 ans dans le domaine de la prévision du temps et du climat. Il a été notamment météorologue au Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (R-U), chercheur pour la Risk Prediction Initiative (Bermudes), consultant à la Royal Meteorological Society (R-U) et dans le secteur de l’énergie, et membre du Comité consultatif du projet SECLI-FIRM, une initiative soutenue par la Commission européenne visant à examiner la valeur économique des prévisions saisonnières. Pascal est actuellement chef de travaux au service des prévisions de l’Institut royal météorologique de Belgique et enseigne la météorologie à l’Université de Gand.
Par Richard Heinberg, mai 2024. Traduction et notes : Liège-Décroissance (juin 2024).
Les opinions sur le changement climatique varient considérablement d’une personne à l’autre. Un nombre surprenant de personnes pensent encore qu’il s’agit d’un canular ou d’un problème insignifiant. À l’autre extrémité du spectre des opinions, certains affirment que le changement climatique est le signe de la fin du monde et qu’il n’y a rien que nous puissions faire pour l’arrêter. Entre ces deux extrêmes, il y a beaucoup de gens qui pensent que le changement climatique est un dilemme sérieux, mais que nous pouvons y faire face en installant des panneaux solaires, de l’énergie nucléaire, des technologies de gestion du rayonnement solaire ou des machines pour éliminer le dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère, après quoi nous continuerons à vivre en grande partie comme nous le faisons aujourd’hui.
Cette confusion autour du changement climatique est due en partie à la polarisation politique et à la subjectivité qui ont envahi de nombreux médias. Elle reflète en partie le fait que la science du climat n’est pas stabilisée, en raison de la complexité du système climatique de la Terre. Elle découle également du fait que les gens n’aiment pas penser que leur mode de vie actuel ne peut plus durer.
Dans cet article, nous irons bien au-delà des croyances superficielles sur la crise climatique. Nous examinerons ce que les études scientifiques nous apprennent sur les raisons pour lesquelles le climat de la Terre est en train de changer, ainsi que les conséquences auxquelles nous pouvons nous attendre d’ici la fin de ce siècle […]
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Par Albin Wagener. 15 janvier 2024.
Albin Wagener est chercheur associé à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco, Plidam) et au laboratoire Prefics de l’université Rennes 2.
C’est un paradoxe de notre époque : alors que les effets du changement climatique sont de plus en plus couverts par les médias et n’ont jamais été aussi saillants pour les populations, le climatoscepticisme reprend lui des forces au gré de l’actualité climatique. D’après un sondage mené par Ipsos et le Cevipof en 2023, ce sont 43 % de Français qui refusent de « croire » au réchauffement du climat […]
Par Richard Heinberg et David Hughes. Janvier 2024. Traduction et notes : Liège-Décroissance.
Richard Heinberg est l’auteur de nombreux essais en rapport avec l’épuisement des ressources et l’énergie dont certains traduit en français (en 2008, Pétrole : la fête est finie ! et en 2012, La Fin de la croissance : s’adapter à notre nouvelle réalité économique – Voir la section Énergie de notre bibliographie). Il a aussi été le conseiller scientifique du film d’animation que Liège-Décroissance a traduit en français, Sans Lendemain).
Les chiffres sont là. L’année dernière [2023] a été, de loin, la plus chaude jamais enregistrée. La planète est aujourd’hui plus chaude de 1,48 degré Celsius qu’elle ne l’était avant la révolution des combustibles fossiles. Le réchauffement de la planète s’accélère. Cette année (2024) devrait établir un nouveau record, car la seconde moitié de l’année dernière a été marquée par un phénomène climatique El Niño qui continue d’influencer le climat mondial. Selon la NOAA [1], la dernière année plus froide que la moyenne remonte à 1976 […]
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Remarque
Inutile de parler du nouvel accord « historique » mais toujours aussi inutile de la COP… Lire sur Reporterre : « L’accord de la COP28 n’inquiète pas les compagnies pétrolières » (15 décembre 2023).
Ci-dessous vous trouverez une traduction commentée d’une lettre (un appel aux universitaires de toutes les disciplines) et d’informations sur la question du réchauffement climatique et des sujets connexes (principes de base de la science du climat, biodiversité, effondrement, capitalisme et modes d’organisation et d’action de « Scientist Rebellion »).
Appel aux universitaires de toutes les disciplines (Scientist Rebellion, 2022).
Limiter le réchauffement du globe à 1,5°C est vital pour nombre de populations humaines et autres. En octobre 2018, le GIEC a publié un rapport Réchauffement planétaire de 1.5°C, un rapport commandé lors des négociations de la 21e Conférence des Parties (COP21 à Paris en 2015) ; il fait le point sur les conséquences d'un tel réchauffement en comparaison avec un réchauffement de 2°C. Comment y arriver, sous quels scénarios ? Selon le rapport, c’est encore possible à condition de mettre en œuvre des transformations radicales et rapides dans tous les domaines de notre société.
Toutefois, à l’origine de ce nième rapport du GIEC, il y a un biais de taille qui jette le trouble sur ses conclusions et scénarios. C’est après la COP21 de Paris en 2015 que les Nations unies ont commandité aux scientifiques du climat réunis dans le GIEC* un « rapport spécial » proposant des moyens « réalisables » de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré tout en soutenant la croissance économique et en réalisant les objectifs de développement durable (sic) de l'ONU.
Pourtant, l’histoire, de la révolution industrielle à nos jours, montre que l’augmentation du principal gaz à effet de serre, le gaz carbonique, est indubitablement lié à la croissance du PIB mondial, lui-même lié à la croissance de la consommation de l’énergie et des matières premières, et qu’il n’y a jamais eu de « découplage » entre les deux (c’est bien une des raisons pour lesquelles un des fondements du projet de la décroissance est la « réduction radicale des flux d’énergie et de matières »). De plus, en 1972, le rapport Meadows** a formellement établi que tout scénario de croissance menait à l’effondrement de la société industrielle du fait de l’épuisement des ressources non renouvelables.
C’est bien pourquoi les scénarios proposés dans ce rapport ne peuvent être crédibles. Ils font d’ailleurs appel pour l’essentiel à des techniques de capture de carbone dont le potentiel est tout théorique, même en supposant qu’elles seraient faisables à l’échelle industrielle, ce qui n’est pas plus démontré. C’est dit autrement par l’European Academies Science Advisory Council, le regroupement des académies nationales des sciences des pays de l’Union européenne, dans un rapport publié en février 2018 : il considère que « se reposer sur les TEN*** pour compenser l’échec des réductions d’émissions aurait des implications sérieuses pour les générations futures ».
On comprend que la classe des dirigeants et des puissants de ce monde ne puisse se résoudre à changer un système qui lui est avantageux et considère que la mise en cause de la croissance est politiquement inacceptable. On comprend moins pourquoi les scientifiques du GIEC se sont prêtés à ce jeu de dupe, postposant une éventuelle réponse efficace au défi climatique.
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* GIEC : Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (IPCC en anglais, Intergovernmental Panel on Climate Change).
** Rapport Meadows ou rapport du Club de Rome, actualisé et réédité en 1993 et 2004. Il présente une série de scénarios d’évolution possible de notre monde sur base de différentes conditions initiales (croissance ou non, innovation technique radicale ou non, empreinte écologique, indice de bien-être humain, etc.). Ces scénarios sont produits par un modèle informatique. Voir notre bibliographie.
*** TEN : « technologies à émissions négatives », c’est-à-dire, qui permettraient de retirer du carbone de l’atmosphère.
Plus d’information :
Des articles publiés sur le site du mpOC-Liège autour de la COP21 (30 novembre 2015), extrait de la lettre du 12 novembre 2015.
C'est ce samedi que se déroulera le Contre Sommet mondial sur le Climat organisé par le journal La Décroissance en réaction à cette vingt et unième farce qui se prépare à Paris fin de cette année, la COP-21, la 21e conférence des parties sur le climat(1) : ces 21 conférences internationales sur le climat mises bout à bout auront duré plus d'une année alors qu'aujourd'hui, 20 ans après la première de ces conférences, la production de gaz à effet de serre d'origine anthropique a augmenté de plus de 60 % avec pour résultat une augmentation de la température moyenne à la surface du globe de 0,9 °C(2), une élévation du niveau des mers qui va en s'accélérant(3), des conséquences déjà dramatiques pour des millions de personnes dans le monde et la destruction croissante des écosystèmes. Comment croire un seul instant à l'utilité de ces COP alors que les mêmes qui négocient sur le climat font le forcing pour mettre en place des traités de libre-échange bilatéraux comme le TTIP et l'AECG(4) qui vont exactement à l'opposé de ce qu'il faudrait faire tant pour le climat que pour aller vers des sociétés plus démocratiques, équitables et durables ?
[...]
Dans le Monde diplomatique de ce mois de novembre (en kiosques), un dossier consacré au climat, Comment éviter le chaos climatique ? Quelques extraits :
Introduction (Comment éviter le chaos climatique ?)
La planète Terre a connu des climats plus chauds qu’aujourd’hui ou beaucoup plus froids, des océans à un niveau plus élevé ou considérablement plus faible. Mais c’était bien avant qu’elle abrite 7,3 milliards d’êtres humains. Sans un sursaut pour maîtriser rapidement leurs causes, les dérèglements en cours promettent le chaos.
Les 196 Etats réunis pour la conférence de Paris (COP21) du 30 novembre au 11 décembre doivent trouver un accord visant à réduire puis à neutraliser les émissions de gaz à effet de serre avant qu’il ne soit trop tard. Mais, en dépit de signaux de plus en plus inquiétants, les engagements des pays industrialisés ne sont toujours pas à la hauteur de l’enjeu.
Or, les découvertes sur le climat du passé ont permis d’établir un lien entre les activités humaines et le réchauffement (Au commencement étaient les bulles d’air de l’Antarctique). Accepter un dépassement de plus de 1,5 à 2 °C serait prendre le risque d’une course à l’abîme (Deux degrés de plus, deux degrés de trop)...
Tous responsables ?
L’exploitation des ressources fossiles a provoqué l’avènement d’une nouvelle ère géologique. Une prouesse des nations industrialisées et de leurs élites, qui ont bâti leur suprématie sur des échanges écologiques inégaux.
Christophe Bonneuil (un des contributeurs du livre cité ci-dessus, Crime Climatique Stop !)Anthropocène : ce mot désigne une nouvelle époque de l’âge de la Terre, ouverte par une humanité devenue force tellurique. Le point de déclenchement de ce nouvel âge géohistorique reste sujet à controverse : la conquête et l’ethnocide de l’Amérique ? la naissance du capitalisme industriel, fondé sur les énergies fossiles ? la bombe atomique et la « grande accélération » d’après 1945 ? Mais il y a du moins un constat sur lequel les scientifiques s’accordent : bien plus qu’une crise environnementale, nous vivons un basculement géologique, dont les précédents — la cinquième crise d’extinction, il y a 65 millions d’années, ou l’optimum climatique du miocène, il y a 15 millions d’années — remontent à des temps antérieurs à l’apparition du genre humain. D’où une situation radicalement nouvelle : l’humanité va devoir faire face dans les prochaines décennies à des états du système Terre auxquels elle n’a jamais été confrontée.
L’anthropocène marque aussi l’échec d’une des promesses de la modernité, qui prétendait arracher l’histoire à la nature, libérer le devenir humain de tout déterminisme naturel. A cet égard, les dérèglements infligés à la Terre représentent un coup de tonnerre dans nos vies. Ils nous ramènent à la réalité des mille liens d’appartenance et de rétroaction attachant nos sociétés aux processus complexes d’une planète qui n’est ni stable, ni extérieure à nous, ni infinie. En violentant et en jetant sur les routes des dizaines de millions de réfugiés (22 millions aujourd’hui, 250 millions annoncés par l’Organisation des Nations unies en 2050), en attisant injustices et tensions géopolitiques. le dérèglement climatique obère toute perspective d’un monde plus juste et solidaire, d’une vie meilleure pour le plus grand nombre. Les fragiles conquêtes de la démocratie et des droits humains et sociaux pourraient ainsi être annihilées.
Cette logique d’accumulation a tiré toute la dynamique de transformation de la terre
Mais qui est cet anthropos à l’origine de l’anthropocène, ce véritable(...)
Croissance, un culte en voie de disparition
Quand bien même la croissance reviendrait dans les pays développés, elle empêcherait d’atteindre les objectifs climatiques. D’autres chemins vers le progrès humain méritent d’être explorés).
Jean GadreyIl existe de multiples explications à la « baisse tendancielle du taux de croissance » observée depuis plusieurs décennies dans les pays riches, et plus récemment dans les pays émergents. Même des économistes médiatiques commencent timidement à envisager l’hypothèse d’un monde sans croissance, du moins dans les pays dits avancés. C’est le cas, aux Etats-Unis, de Paul Krugman et de Larry Summers, pour qui « une stagnation séculaire est plausible ». En France, Thomas Piketty nous met lui aussi en garde : « Est-il bien raisonnable de miser sur le retour de la croissance pour régler tous nos problèmes ? Cela ne résoudra pas l’essentiel des défis auxquels les pays riches doivent faire face. » A son tour, Daniel Cohen nous exhorte : « Affranchissons-nous de notre dépendance à la croissance. »
Quelques hirondelles ne font pas le printemps, mais ces exemples ne sont pas insignifiants, bien qu’aucun ne fasse intervenir un facteur explicatif essentiel : l’épuisement, déjà en cours, de la plupart des ressources naturelles de la croissance. Matthieu Auzanneau, spécialiste du pic pétrolier, et Philippe Bihouix, expert des ressources fossiles et des minerais, en ont livré des constats rigoureux.
Pourtant, le culte de la croissance est à ce point ancré dans l’esprit des dirigeants politiques que, même lorsqu’ils tiennent des discours enflammés sur la lutte contre le changement climatique, ils s’empressent de rappeler qu’elle demeure un impératif. M. François Hollande a donné le ton lors de son intervention à Sassenage, en Isère, en août 2015 : « Vous savez que la France va accueillir la Conférence sur le climat ; elle doit donc être exemplaire. En même temps, la transition énergétique, l’enjeu climatique, est aussi un défi pour la croissance. La croissance, nous voulons la soutenir, la stimuler. En définitive, elle est là dès lors que nous utilisons les outils de la transition énergétique. » Le président français a ensuite prononcé le mot « croissance » quatorze fois en(...)
L’Anthropocène est l’événement le plus fondamental de l’histoire humaine
Clive Hamilton - novembre 2015
Simple hypothèse pour les géophysiciens, l’idée d’une nouvelle ère géologique causée par les activités humaines et leurs ravages sur le système Terre remporte un succès spectaculaire dans le monde intellectuel. Pour le philosophe Clive Hamilton, il ne s’est rien produit de comparable dans l’histoire humaine.Quelle logique d'intérêt général pour les entreprises publiques ?
Collectif (mpOC, Vega,...) - novembre 2015
À l’heure de la COP21, nous sommes à la croisée des chemins. Notre mode de production, de consommation et de spéculation mène l’humanité à une impasse socialement désastreuse et environnementalement mortifère. Nous devons dessiner de nouvelles voies et nous garantir différents outils à même d’assurer, d’un même élan, plus de justice sociale et les résiliences indispensables à la poursuite d’une vie humaine décente. Les entreprises publiques appartiennent à cette catégorie[...]Sans lendemain
Francis Leboutte
Diaporama avec un chapitre sur le climat.La boite magique pour les crimes climatiques des entreprises
CEO - octobre 2015
[...]Mais un accord de libre-échange menace de nous conduire dans la direction exactement contraire, et d’organiser la main-mise des multinationales sur notre capacité à orchestrer la transition énergétique nécessaire pour répondre à la crise climatique. TAFTA ou TTIP, le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement, actuellement en cours de négociation entre l’Union européenne et les États-Unis, donne aux entreprises des droits exceptionnels et inédits qui pourraient tuer dans l’oeuf toute perspective de solution climatique – et nous enfermer dans le scénario actuel[...]Ensemble, nous pouvons refroidir la planète !
GRAIN et La Via Campesina - octobre 2015
Script d'un film d’animation de 15 minutes, avec le lien pour le voir.
Articles en anglais
Disastrous Sea Level Rise Is an Issue for Today's Public -- Not Next Millennium's
James Hansen - juillet 2015Trade deals. Boosting climate change: the food factor
GRAIN - octobre 2015
The climate talks in Paris in December this year are viewed as a last chance for the world’s governments to commit to binding targets that might halt our march towards catastrophe. But in the countdown to Paris, many of these same governments have signed or are pushing a raft of ambitious trade and investment deals that would pre-empt measures that they could take to deal with climate change.The Problem of Agriculture
Extraits du livre de Robert Jensen, Plain Radical (Living, Loving, and Learning to Leave the Planet Gracefully), 2015.
[...]Agriculture’s destructive capacity was ramped up by the industrial revolution that began in the last half of the 18th century in Great Britain, which intensified the magnitude of the human assault on ecosystems. This revolution unleashed the concentrated energy of coal (and eventually oil and natural gas)[...]
The fact that agriculture is failing takes many by surprise, given the dramatic increase in yields made possible by that industrialization of farming and the use of those fossil-fuel based fertilizers, herbicides, and pesticides. But this is what Jackson has called “the failure of success”: Production remains high while the health of the soil continues to decline dramatically, and so short-term success masks the long-term unsustainability of the system[...]