Liège-Décroissance
Liège-Décroissance
L’escargot, nous explique Ivan Illich, construit la délicate architecture de sa coquille en ajoutant l’une après l’autre des spires toujours plus larges, puis il cesse brusquement et commence des enroulements cette fois décroissants. […] Au lieu de contribuer au bien-être de l’animal, une autre spire le surchargerait. Dès lors, toute augmentation de sa productivité servirait seulement à pallier les difficultés créées par cet agrandissement de la coquille au-delà des limites fixées par sa finalité.
L’homme moderne ne semble pas avoir la sagesse de l’escargot ; il ne cesse d’extraire, de consommer et de produire toujours plus pour alimenter le train fou de la croissance et combler les dysfonctionnements engendrés par la surconsommation et la production à outrance.
Ce vertigineux cycle de production-consommation est la base de l’idéologie dominante qui pose la croissance économique comme souhaitable, nécessaire et inévitable. Or la crise mondiale nous montre que la croissance, loin d’être la solution, est au contraire la cause de nombre de nos problèmes. En effet, sur une planète dont les ressources sont limitées, une croissance illimitée est intenable :
Puisqu’une croissance infinie n’est ni possible dans un monde fini ni souhaitable, il nous faut un changement de cap radical.
Le projet sociopolitique et philosophique de la décroissance est le choix d’une autre vision du monde dans laquelle le sens des limites et de la mesure remet l’être humain et ses activités en équilibre avec son milieu mais aussi avec ses semblables. Ce n’est ni le désir d’un impossible retour au passé, ni le rejet de toute technologie, mais la volonté de mettre en œuvre des techniques conviviales (low tech), c’est-à-dire maîtrisables à petite échelle, sobres en énergie et respectueuses des gens et de la nature. Il s’agit d’assurer la mise en place d’une bioéconomie, c’est-à-dire une économie qui tient compte des limites dans lesquelles elle s’inscrit et assure un revenu suffisant à tous les habitants de la Terre. C’est donc une transformation politique radicale et révolutionnaire que nous visons, en préconisant par exemple :
Pour l’essentiel, ces mesures sont tirées du manifeste du Mouvement politique des objecteurs de croissance, né en Belgique francophone en octobre 2009 et dissout en novembre 2022. Elles tracent une voie praticable pour garantir un équilibre et un partage équitable des ressources entre les personnes, les peuples et les générations. Une voie différente de ce que nous connaissons aujourd’hui, comme le souligne André Gorz : « La décroissance est donc un impératif de survie. Mais elle suppose une autre économie, un autre style de vie, une autre civilisation, d’autres rapports sociaux. […] La sortie du capitalisme aura donc lieu d’une façon ou d’une autre, civilisée ou barbare. La question porte seulement sur la forme que cette sortie prendra et sur la cadence à laquelle elle va s’opérer. »
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